Andrey frappe à la porte. Il nous a en effet laissé sa chambre et a dormi dans le salon. Il nous propose d’aller prendre le petit déjeuner dans la cuisine où sa mère a préparé des crèpes. Comment refuser ? Nous mangerons donc des crèpes tartinées de myrtille avant de préparer notre périple du jour, le dernier à Saint Petersbourg, avec Andrey.
C’est à ce moment là que nous remarquons que l’écran de mon ordinateur, qui affichait de moins en moins de parties de l’écran depuis Lyon n’affiche désormais plus rien. Grosse panade d’où nous prendrons l’initiative d’en racheter un pas cher une fois à Moscou sous les conseils d’Andrey qui nous indique les magasins et autres marchés où se vendent des produits informatiques d’occasion.
Avant un Mc Do pas cher où nous faisons comprendre ce que nous voulons commander en recopiant les lettres du menu nous intéressant , nous achetons les billets du transsibérien jusqu’à Irkustk. Grand Moment ! Nous serons donc bien en 3e classe, mais à côté des toilettes et devons renoncer à Ekaterinbourg (où nous avions prévu une journée pour avoir une vision d’une ville industrielle à l’architecture et l’organisation encore bien « à la soviétique »), car seul un train nous permettait d’être en 3e classe dans les jours où nous voulions, et donc il convenait de ne pas le quitter sous peine de payer un train Ekaterinbourg=>Irkoustk en 2e classe. Ekaterinbourg ne vaut pas un tel prix.
Du coup, 88 heures de transsib nous attendent dans quelques jours !
A la suite de ça, nous démarrons les visites et partons ainsi à la Forteresse de Peter et Paul, située au nord, de l’autre côté de la Neva et offrant ainsi un beau panorama sur la Ville. A l’intérieur des ramparts, sur lesquels on peut monter en payant pour avoir un panorama réhaussé de 5 mètres (ne vous imaginez pas Aigue-morte ! Je crois bien qu’il était même impossible de faire le tour des ramparts ! Juste des parties pas très hautes !), il n’y a rien de particulier outre une cathédrale haute de 122 mètres où se trouvent les tombes des tsars et tsarines (trop de queue, on n’y rentrera pas).
Marylou regardant le panorama depuis la Forteresse.
Nous marcherons ensuite le long de la Neva puis vers le sud jusqu’à atteindre la Cathédrale Saint Nicholas où nous sommes déjà allés deux jours plus tôt. En chemin, nous passerons devant les Colonnes Rostrales au rouge vif et aux sculptures navales, la Cathérale Saint Isaac, sorte de Panthéon au dôme doré où nous ne pourrons aller au sommet à cause de l’heure, le Pont de Siniy Most (ou Pont Bleu) qui est très court, mais est le plus large de Russie voire du monde (97.3 mètres !) de telle sorte qu’on croirait une place, et enfin évidemment le fameux et immense Théâtre Mariinskiy.
Le Théâtre Mariinskiy.
Nous prenons ensuite une dernière fois le très profond et joli métro de Saint Pétersbourg pour rejoindre Andrey qui nous fait manger chez lui un repas que sa mère a cuisiné (riz au poulet à la sauce soja ! MIAM !), puis nous amène ensuite directement à la gare. Il aura été attentionné du début à la fin.
Dans ce train de nuit pour Moscou nous sommes en 2e classe car, lors de l’achat du billet, on avait alors eu du mal à se faire comprendre et étions déjà content d’avoir un billet à la date et l’heure que nous voulions. Du coup, nous voilà dans un compartiment couchette avec 4 lits (2 couchettes superposées de chaque côté). Marylou est en bas, je suis en haut tandis qu’un russe ventripotent et une femme enceinte complètent la cabine.
Une fois installé, on ne peut s’empêcher de sortir de notre cabine regarder par les fenêtres du couloir les forêts de sapin et plaines verdoyantes qui défilent sous nos yeux sous la lumière du crépuscule. Déjà les premières Datchas et notre esprit se met à imaginer le quotidien de ces gens selon que l’on aperçoive une camionette près de leur maison, un potager ou encore une véranda.
Au rythme des cadances berçantes du train, nous allons chacun ensuite sur nos couchettes écrire les compte-rendus de nos journées avant de manger ce que le train nos offre comme nourriture. C’est très conséquent puisqu’il sagit d’une vingtaine de petites tranches de saucisson, deux petits pains, du beurre, du sel, du poivre, du sucre, du thé et une barquette de tomates-concombres-poivrons rouges.
Alors que les deux autres occupants de la cabine dorment, c’est à notre tour de le faire. Marylou va éteindre la lumière et nous disons définitivement adieu, à regret, à la belle Saint Petersbourg.
Yayann